POTENTIEL ÉMOTIONS  (English here)

La série photographique que je vais vous présenter ici a pour structure intrinsèque de ne jamais prendre fin. 


 Autobiographique, elle évoluera en tant que pensée en fil rouge tout au long de ma vie. Je l'ai déjà débutée il y a bien longtemps, sans le savoir moi-même et par essence, elle sera amenée à être travaillée sans même que je ne le veuille vraiment. 


 Il en sera de même pour la note d'intention inhérente : nombreux d'entre vous et les jury au grès de candidatures m'ont conseillé de la réduire, de la résumer. Le mot était souvent "synthétiser". Ce soir et pour le restant de ma vie je ferai exactement l'inverse. Ce à quoi j'aspire pour ce projet: Écrire, encore et encore. Développer, approfondir, préciser. 


Traduire la grâce par la faveur de l'hyper-contemplation et des réflexions dissoutes dans l'errance de l'habitude.

Décomposition anatomique du vol d'un oiseau
D'en Haut La Ville Est Belle En Bas

Petit, je me suis souvent demandé si les groupes de musique écoutaient leurs propres albums.


Si un chanteur aime entendre sa voix, ou bien s‘il change de fréquence si sa musique vient à passer, pour la énième fois dans la radio de sa voiture au détour d’une bretelle d’autoroute.


La réponse est evidemment différente pour chacun.


Pourtant, en faisant le parallèle avec la photographie, ma réponse personnelle me semble parfaitement claire. 



Quand je produis, je tends vers ce que j’aime, j’aime ce que je produit, je prends plaisir à le montrer et de facto, j’en prends aussi à le regarder.


La belle échapée
Les Eaux-Forets

Devenir photographe fût un long processus d’apprentissage. 

Par la technique, certes, mais également par le langage photographique. 




Je crois que toute démarche artistique est motivée par quelque chose de bien plus profond qu'un simple besoin d’expression comme on le dit, souvent.


Les zèbres, parait-il, ne peuvent se diagnostiquer eux-mêmes
Les fleurs que tu m'inspires

En fait, c'est l'amorce de la démarche qui se fait par besoin de communiquer, mais tout ça découle d'abord d'un choc, un vécu, des émotions fortes. Et ce sont ces états d’âmes qui à jamais nous marquent. 



Ce choc nous laisse entrevoir un nouveau langage, celui de s'exprimer en sentiments, de toucher émotionnellement les autres. Elles nous permettront, en tant qu'artistes, de percevoir le potentiel d'émotions d'une lumière, d'une courbe, d’un cadre, bref, de saisir la beauté, perçue, dès le premier regard. De la traduire, ou bien la créer. 



S'il y a bien un moment où l'on peut parler "d'avoir un œil" photographique, je pense qu'il ne s'agit que de ce cas précis là. Voir au travers de la première couche de la routine, du fade, de l'habitude. 



Trouver dans les choses du quotidien, et du moins quotidien ; l'extraordinaire.


Les vaches se couchent avant que le ciel ne pleuve

La photographie n'est en fait que le médium, la capacité à extérioriser ses émotions vécues. Les sublimer, en quelque sorte, grâce à ce moyen d'expression. Finalement, la signature photographique des un des autres, ne résiderait-elle pas simplement dans cette traduction de la beauté, propre à chacun, chacune ?


“Car il parait que j'suis un artiste ?

C’est quoi un artiste ?
Un bon à rien qui touche les autres.“

-Antoine Valentinelli

Ce fût mon choc. Comprendre que je n'étais pas là pour être bon à faire autre chose.



Bien sûr, on s’évade par l'art, mentalement. Je l’ai toujours fait. Mais j’ai compris à ce moment-là que je pouvais aussi le faire physiquement. Faire croire au monde entier que ce que je faisais était un travail. Avoir un statut légal, payer ses impôts.. Tout ça simplement pour être libre de pouvoir continuer à le faire. 



Je pense cela car la photographie aurait été inconditionnellement présente. Je crois que c'est tout simplement ce que l'on appelle lier l'utile à l'agréable... Sauf que je fais l'inverse. Je lie l'agréable, à l'utile.


Toucher les gens par et pour ce qui nous fait vibrer personnellement depuis tant d’années.

Vague des profondeurs

Voici alors les miennes, mes visions des choses qui nous entourent.



Le rond noir de ma pupille, et l’iris des émotions qui en émane. Le traitement du mordançage sur le tirage argentique; faire vibrer la texture tout autour. La beauté est partout. 

Faites comme beau vous semble, et parfois, vous trouverez des gens qui parleront le même langage. Célébrez l’humain, l'empreinte que les gens laissent sur le monde et que le monde laisse sur les gens.



Comme on l'a dit mieux que moi,  et avant moi: Le monde ne mourra pas par manque de merveille, mais par manque d’émerveillement.
Valdrade
Passer l’hiver comme un ours de chagrin
©Clément Marion tous droits réservés.
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