L'afghan box est un procédé en bois que j'ai construit durant ma troisième et dernière année scolaire. Il comprend une partie prise de vue, sur le fonctionnement d'une chambre photographique, et une partie développement, fait d'une chambre noire. Il utilise la technique du calotype. L'opération s'effectue en une dizaine de minutes, directement dans la rue, avec les passants qui le souhaitent.

C'est un appareil qui, de par son histoire, est lié à l'identité. En effet, c'est grâce aux photographes d'Afghanistan, d'Afrique du sud et plus tard d'Espagne, que l'afghan box a été créé. Aussi sous le nom de Streetbox, Kamra-e-faoree ou encore Chambre de rue. Ces photographes bricoleurs s'installaient dans l'espace public et, en échange d'une pièce, ils tiraient une photo d'identité.

Cette série de portraits relie entre eux plusieurs passants de diverses rues, où j'ai eu pour habitude de m'installer avec mon procédé artisanal. A force de journées passées dans ces endroits, j'étais devenu un élément du décor. Occuper un espace quotidiennement permet de cerner l'effusion sociale de cet espace. Comprendre l'autre, le reconnaître; l'habituer à notre présence, et à celle, imposante, du dispositif.

La photographie de portrait, comme métaphore même de la rencontre; composée d'autant de moments partagés que de sujets de conversations. 

©Clément Marion tous droits réservés.
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