​En 2000, une œuvre d’art public intitulée Nous sommes un peuple, de Luc Archambault, est intégrée à la place de l’Institut-Canadiens pour souligner le 150e anniversaire de l’organisme. L’œuvre exprime la fierté du peuple québécois, il est ici une petite partie de la gravure.


En fait, l’Institut Québécois devrait-on dire aujourd’hui, en effet, comme on peut le lire dans les livres d’histoire, « Motivés par le développement culturel et scientifique des Québécois, quelques jeunes intellectuels de la capitale décident de fonder un institut à Québec. Les fondateurs veulent répondre au rapport Durham qui niait que les Canadiens français aient une histoire, une culture.» 

J'avais déjà réfléchi à ce questionnement. L’Envie d'explorer le concept d'identité, et la façon dont il pouvait être capturé dans un portrait. Je m'intéresse à la photographie documentaire, mais je crains le littéralisme. Je veux trouver une autre voie. Et le portrait m'a semblé être l'outil idéal.


J'étais heureux de les voir, je souriais, je leur disais bonjour. La rencontre se faisait dans les deux sens. Et nous capturions tous les deux qui nous étions, qui l'autre était.


S'imprégner du lieu, comprendre ses habitants, son atmosphère, parfois aussi ses secrets. Pour écouter ses parfums, pour goûter ses sons, parfois pour les enregistrer. Se laisser fasciner par sa lumière, ses couleurs, ses paysages dans leur diversité. Reconnaître une autre façon de vivre, une autre façon de voir, une autre façon de penser, voire de sentir. Se confronter à sa propre façon de penser. Être à la fois étranger et en terre étrangère, mais cousine. Un portrait incertain, facile à faire et à défaire. Pour sentir le poids d'une nouvelle responsabilité. Réfléchir à ce que l'on fait avec l'autre. Réfléchir à la façon dont on photographie l'autre.


Penser le portrait comme la métaphore de la rencontre.


Quand on change de pays pour photographier, on ne cherche pas tant une image qu'une nouvelle approche. C'est une autre façon de vivre, une nouvelle façon de voir les choses. Il faut réapprendre l'œil. Il y a une approche différente, même si les dispositifs sont les mêmes. Et comprendre l'autre, c'est se pardonner à soi-même. Je pense que le portrait est, de fait, cette conversation. Il s'agit de la reconnaissance et de la compréhension de vos propres idées et attentes. 

©Clément Marion tous droits réservés.
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